Sarah se lance dans l’entrepreneuriat à la suite d’une promesse faite à sa mère. Cette jeune femme a un parcours exemplaire.
Vous souhaitez en savoir plus, lisez son interview ci-dessous.
Séverine : Bonjour Sarah, alors pour commencer cette interview, la question habituelle que je pose à tout le monde. Pouvez-vous vous présenter aux membres du blog ?
Sarah : Oui bien sûr.
Je suis diplômée d’une école de commerce (bac+3 marketing). J’ai auparavant travaillé en tant que styliste de mode puis assureur.
J’ai une très petite expérience dans le milieu de la restauration. C’est à l’âge de 14 ans que j’ai fait une promesse à ma Maman à l’époque très malade, voire mourante. Je ne supportai plus de la voir se fatiguer en faisant des ménages. Je lui ai donc juré que je lui créerais une entreprise où l’on irait vendre des plats créoles sur les marchés.
J’ai longuement travaillé tout en ne négligeant pas mes études afin de me constituer un capital financier. Ce jour est désormais imminent…
Des plats créoles, mmmhhhh, je sens déjà les odeurs de ces plats qui m’envahissent. J’adore !
Quand avez-vous constaté que ce choix était l’idéal pour vous ?
C’est après avoir fréquenté plusieurs entreprises, essayé plusieurs métiers, obtenu plusieurs diplômes de filières différentes que j’ai réalisé qu’il était temps pour moi de concrétiser ce projet qui a longuement mûri en moi.
Je vais avoir 27 ans, je pense que c’est le moment idéal. Cela me permettra, je l’espère, de m’épanouir professionnellement. Il se trouve que les choses ont une tout autre dimension lorsqu’on les fait pour soi-même (se lever aux aurores nous rendrait presque heureux…) ;-).
Séverine : Oui, je suis entièrement d’accord avec vous. Moi aussi, j’adore me mettre à mon travail, aider les gens à avancer dans leur projet, les motiver à ne rien lâcher….car c’est bien plus facile que ce que l’on pense ! Souvent, on se rend soi-même compte des maladresses que l’on fait dans ce parcours de l’entrepreneuriat. Mais, ce n’est pas grave, car quoiqu’il arrive, on a toujours la possibilité de faire mieux. D’ailleurs, quelle est la plus grande étourderie que vous avez commise quand vous avez commencé dans ce projet ?
Mon erreur a été la rapidité.
Lorsque j’ai une idée en tête, j’ai du mal à être patiente. Or, dans ce type de démarches, il faut savoir prendre son temps et étudier les propositions.
Une autre bêtise est de se laisser influencer par les dires des personnes que l’on rencontre. J’ai frôlé l’abandon de mon projet à cause de cela.
Je suis contente que vous ayez écouté votre cœur (ça fait un peu cliché, mais c’est vrai au fond…). Elle doit être drôlement fière votre mère. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui débute ?
Sarah : Il faut pouvoir avoir les ressources financières nécessaires pour lancer l’activité (achat du matériel, intervention des professionnels…), mais aussi prévoir pour les imprévus à venir.
Il m’a fallu retourner vivre chez mes parents pour m’assurer une certaine sécurité. Les factures arrivent bien plus vite qu’on ne le pense et il faut avoir le moins de dépenses possible dès le démarrage. Je me suis autofinancée. Je n’ai eu recours à aucun prêt même ceux à taux 0% proposé par les divers organismes (ni même à mes proches).
Ne rien devoir à personne 😉
Comme quoi ça prend du temps, ensuite ce sera du bonheur. Et, avec le recul, quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise ?
Rien n’est jamais acquis. Tout peut s’effondrer du jour au lendemain.
Être victime d’une escroquerie, un différent dans la famille, et tout est remis en question.
La prudence doit devenir notre meilleur ami…
Allez, dites-moi ce que vous affectionnez le plus quand vous allez au restaurant ?
J’apprécie particulièrement de me faire servir !
De passer un bon moment. De manger comme si nous étions chez soi, mais sans avoir passé du temps à cuisiner. Il m’arrive d’avoir l’appétit coupé après des heures de cuisine et de ne plus apprécier mon plat.
Pour finir, avez-vous un message que vous aimeriez transmettre ?
Créer une entreprise, c’est y engager sa vie. Cela reste incompréhensible pour les autres. Tant que nous ne l’avons pas vécu, nous ne pouvons pas savoir.
Il faut croire en son projet, s’assurer qu’il soit réalisable, savoir aussi s’adapter aux contraintes qui vont s’imposer à nous et y mettre nos tripes.
Je me permets même de dire qu’il faut avoir la passion du métier. Être chef d’entreprise c’est bien, mais être passionné par son entreprise, c’est mieux. Lorsqu’on aime ce que nous faisons, c’est communicatif, et l’on se met très vite à la place du client. Il y a ce côté humain à préserver. Sans cela, l’activité ne durera pas.
Dernier détail, il ne faut rien négliger, même le moindre aspect du métier. Ma devise est la suivante : ce sont les petits détails qui font les grandes différences…
Je suis entièrement d’accord avec vous.
Je vous souhaite à tous bonne chance dans votre projet et d’être épanouis.
Merci, Sarah, d’avoir participé à cette interview. Merci d’avoir eu le coeur de nous expliquer pourquoi vous vous êtes engagé dans ce projet, la promesse faite à votre mère. Maintenant que nous le savons aussi, je n’attends plus qu’une chose… un bon petit plat créole acheté au camion-bar en bas de chez moi….mmmmhhh.
Voici l’Ile ô Saveurs sur Facebook.
Vous aussi, vous avez réussi à vendre vos produits sur les marchés ! Dites-nous dans les commentaires ci-dessous comment avez-vous fait >>>
Belle preuve d’initiative de Sarah en plus du courage, ce qui donne des idées. Merci pour l’interview. Je découvre donc se blog avec interet et je vais continuer de regarder. J’ai en effet la perspective de proposer des plats sur les marchés!