Animaux à la maison : puis-je déclarer mon activité alimentaire ?

Vous cuisinez avec amour depuis votre domicile et souhaitez déclarer officiellement votre activité de pâtisserie-traiteur.

Problème : votre chat adore dormir sur le plan de travail… et votre chien vous suit partout.

Est-ce que cela vous empêche d’obtenir l’autorisation sanitaire ?
Que dit la réglementation ?
Comment mettre votre cuisine en conformité malgré vos animaux ?

Respirez, Claire : on fait le point ensemble, simplement et sans stress.

Animaux et activité alimentaire : que dit la réglementation ?

Les textes officiels sont clairs : éviter tout risque de contamination

Le règlement (CE) 852/2004, base européenne de l’hygiène alimentaire, impose que les locaux où sont préparées des denrées destinées à la vente soient propres, protégés des nuisibles et exempts de toute contamination évitable.
Et dans « nuisibles », les animaux domestiques sont… inclus.

L’idée n’est pas d’interdire de vivre avec un animal, mais d’éviter :

• les poils dans les préparations,
• la contamination des surfaces,
• les contacts directs avec les aliments,
• les risques d’allergènes involontaires (ex. : allergie au chat),
• la perte de maîtrise des bonnes pratiques d’hygiène.

Donc : oui, la présence d’animaux dans la cuisine durant vos productions peut poser souci.

Les guides de bonnes pratiques d’hygiène rappellent tous que les zones de préparation doivent être sécurisées, propres, maîtrisables, sans intrusion d’animaux. (cf. GBPH, hygiène du personnel et maîtrise de l’environnement)

Comment concilier animaux & activité déclarée ?

Bonne nouvelle, Claire : les DDPP acceptent l’activité à domicile… si vous prouvez que l’hygiène est maîtrisée.
Voici comment faire sans renoncer à votre chat ni à votre rêve d’entrepreneuse :

1. Séparer les espaces : la règle d’or

Vous devez garantir qu’aucun animal n’accède :

• à votre cuisine pendant les productions,
• au stockage des ingrédients,
• au refroidissement des produits,
• au conditionnement.

Solution simple : porte fermée + barrière + pièce dédiée quand c’est possible.

2. Mettre en place une organisation d’hygiène solide

Les autorités regardent surtout votre capacité à maîtriser les dangers (règlement 852/2004 + principes HACCP).
Donc, prévoyez :

• un nettoyage/désinfection systématique avant chaque session (plans de nettoyage recommandés dans les GBPH),
• une tenue dédiée aux productions,
• une gestion des déchets rigoureuse,
• un rangement rationnel (pour éviter les contaminations croisées),
• une protection des denrées (film, couvercles, boîtes hermétiques).

Montrer que les animaux ne peuvent ni entrer, ni contaminer indirectement vos produits.

3. Documenter votre maîtrise dans votre PMS

Lors de la déclaration (Cerfa 13984), vous devrez indiquer :

• l’espace utilisé,
• les mesures de prévention,
• les procédures d’hygiène.

De plus, le plan de maîtrise sanitaire (PMS) sera également la base pour l’inspecteur. Il y trouvera les moyens utilisés concernant votre maîtrise.

Le contrôleur n’attend pas une cuisine professionnelle, mais une organisation fiable.

4. Le jour d’un éventuel contrôle : ce que la DDPP veut vérifier

Le contrôleur s’assurera que :

• vos animaux sont absents du lieu de production,
• votre espace est propre et bien entretenu,
• vos procédures sont appliquées,
• vous maîtrisez les risques de contamination.

Si tout est carré, tout se passera bien.

 

Oui, Claire, vous pouvez déclarer votre activité malgré vos animaux, à condition que votre cuisine devienne une zone protégée durant les productions.
Votre mission : montrer que vos chats ou chiens ne sont jamais en contact direct ou indirect avec vos préparations, vos équipements ou vos ingrédients.

Avec des portes fermées, une bonne organisation et une hygiène maîtrisée, votre activité peut tout à fait être conforme.

 

Sources utilisées :

• Règlement (CE) 852/2004 sur l’hygiène des denrées alimentaires 
• GBPH – recommandations sur l’environnement, le nettoyage, la prévention des contaminations (hygiène du personnel, organisation du travail, maîtrise des dangers)