Il y a quelque temps déjà, je vous ai écrit un article sur la date de durabilité minimale (DDM). Or, comme vous le savez, cette date va remplacer à moyen terme la DLUO que nous connaissons tous.
La DDM va changer quelque chose ?
Mais, est-ce que le remplacement d’une date limite d’utilisation optimale (DLUO) par une date de durabilité minimale va changer quelque chose ?
Ce remplacement de date fait suite à un souhait de l’Union Européenne pour réduire le gaspillage alimentaire. En effet, un tiers des pertes proviennent du consommateur et en particulier dans les pays développés, ce qui représente, d’après la banque mondiale, environ 89 millions de tonnes de « déchets » alimentaires par an !
Personnellement, je reste très sceptique sur l’efficacité d’un changement de nom pour réduire le gaspillage alimentaire !
Est-ce que, réellement, la date de durabilité minimale (DDM) va permettre d’éclaircir la soi-disant confusion du consommateur entre la date limite d’utilisation (DLC) et la date limite d’utilisation optimale (DLUO) ?
Oui ! Il paraitrait que nous faisons pas de différence entre une DLC (où il y a un risque pour la santé du consommateur si le produit est consommé après cette date) et la DLUO / DDM (où il n’y a aucun risque pour sa santé quand le produit est absorbé après cette date).
De plus, est-ce que les industriels ne vont pas continuer le même jeu sur la détermination de la date de péremption pour un même produit, étant donné qu’il peut être prolongé d’une semaine, voire de 35 jours en Outre-Mer ! « Et à notre connaissance, les DOM-TOM n’ont pas été le théâtre de toxi-infections alimentaires collectives récurrentes. Les dates les plus éloignées ne présentaient donc pas de danger pour la santé. Les industriels auraient-ils tendance à fixer des durées de vie exagérément courtes pour leurs produits ? Nous sommes tentés de le penser », écrit l’association UFC-Que Choisir.
Or, le règlement n°1169/2011, qui explique comment l’information doit être présentée aux consommateurs, stipule que les denrées alimentaires suivantes sont exemptées de DLUO / DDM : les fruits et légumes frais, les vins et alcools de plus de 10%, les produits de boulangerie/pâtisserie, les vinaigres, le sel, le sucre à l’état solide, les produits de confiserie et les gommes à mâcher.
Alors pourquoi, n’en serait-il pas de même pour l’ensemble des produits alimentaires présentés sous la mention de leur DLUO / DDM ?
En effet, une DLUO / DDM informe le consommateur sur la période de temps pendant laquelle un aliment conserve toutes ses propriétés spécifiques (teneur en nutriments, vitamines, salubrité, …) sans pour autant devenir impropre à la consommation. Comme le dit la sénatrice de la Meurthe-et-Moselle Evelyne Didier (CRC, Communiste, républicain et citoyen), « cette mention ne présente pas d’intérêt sanitaire ».
Il faut savoir que la Suède et les Pays-Bas lors du Conseil de l’UE agriculture qui s’est tenu lundi 19 mai 2014, souhaite limiter encore plus l’emploi de la DLUO / DDM. En effet, ils veulent ajouter d’autres produits, tels que le riz, les pâtes et le café à la liste déjà mentionnée du règlement n°1169/2011.
Ce souhait est aussi soutenu par l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et le Luxembourg.
Il est vrai que personne n’est mort pour la consommation de légume et fruits frais…cela va du bon sens. Et pourtant, ces denrées sont des denrées périssables !
Ensuite, les conserves présentent aussi une DLUO / DDM. Or, la chose qu’on regarde en premier c’est bien l’aspect extérieur de la conserve ! En effet, c’est ce qu’il faut prendre en considération pour juger de sa stabilité car, toute trace d’altération telle qu’une déformation, des traces de rouille, un bombage…, peut révéler une altération du produit. Nous le savons tous ! De plus, comme l’enseigne le film « Je suis une légende» avec Will Smith, celui-ci mange que des conserves sans jamais tomber malade. Cela serait aussi vrai pour nous dans la réalité.
Alors pourquoi ne pas supprimer l’ensemble des DLUO / DDM sur les denrées alimentaires ainsi désignées ?
Qu’en pensez-vous ?
Agissez ci-dessous dans les commentaires en nous donnant votre opinion.
PS : Dès qu’un emballage est ouvert, la date de durabilité (DLUO / DDM) indiquée perd toute son utilité ! Le produit doit, bien sûr, être consommé le plus rapidement possible.
Références : Le journal de l’environnement, sur le gaspillage alimentaire, 21 mai 2014
UFC-Que Choisir , DLC, 22 avril 2014
Je pense qu’une date limite ou au moins une date de production doit être inscrite pour permettre une rotation du produit (Premier Entré Premier Sorti). Certains entrepôts peuvent garder en rayon des conserves pendant plusieurs années avec une bonne couche de poussière malgré la DLUO. Ces produits sont donc plus longtemps exposés aux nuisibles. Et puis dans la tête du personnel, l’attention à l’aspect du produit serait relâchée sans date à contrôler. L’idée d’une date de production simplement permettrait de ne plus jeter inutilement et de permettre une rotation du produit.
Bonjour,
Je suis ENTIEREMENT d’accord avec Samir et avec vous, Séverine.
OUI à la date de fabrication et NON et la DDM.
Bonsoir Samir,
Oui, effectivement. 🙄
Il est important de ne pas oublié le FIFO concernant les denrées alimentaires.
J’opterai, comme vous, pour une date de production pour permettre cette gestion du « Premier Entré Premier Sorti » et ainsi permettre au personnel de garder à l’esprit que l’aspect du produit est aussi important que l’aspect sanitaire 😛